1. La «crise» du Logement est structurelle
et systémique
Il ne s’agit pas d’une «crise» passagère: la situation dure depuis de nombreuses années. Ce n’est pas le nombre de logements qui est insuffisant (aujourd’hui): il ne répond pas aux besoins sociaux (accessibilité financière, qualité et diversité).
2. Le marché du Logement doit être régulé
Pour répondre aux besoins mais aussi aux moyens des ménages pour se loger, le marché du logement doit être régulé. En l’absence de régulation, le coût du logement augmente plus vite que l’indice des prix et que les revenus. Se loger coûte de plus en plus cher par rapport aux revenus des ménages, particulièrement pour les ménages les plus fragiles1.
3. Le secteur public doit être renforcé
La Wallonie comporte un taux très faible de logements sociaux (5,3%)2. Les moyens manquent pour entretenir et rénover les logements publics existants mais aussi en réaliser de nouveaux. Le secteur du logement public doit être renforcé pour répondre à la demande, assurer sa viabilité financière mais aussi rencontrer en priorité les besoins sociaux actuels et à venir.
4. Rétablir l’équité et la justice sociale
Plusieurs inégalités et injustices fondamentales traversent la situation du logement en Wallonie:
a. Rétablir l’équité et la justice entre locataires et propriétaires (fiscalité)
Le chèque-habitat (ancien bonus-logement) est une aide fiscale considérable pour devenir propriétaire. Historiquement, les locataires n’ont jamais bénéficié d’aides comparables pour faire face à la location.
b. Rétablir l’équité et la justice entre locataires du logement public et du logement privé
Seuls 6% de la population a accès à des logements sociaux et paie un loyer en fonction de ses revenus3. Environ 40.000 ménages sont inscrits en attente d’un logement social. Bien plus entrent dans les conditions de revenus et y auraient droit: ils devraient y accéder s’il n’en manquait pas.
c. Lutter contre l’inoccupation et la spéculation
Dans ce contexte, la présence d’un nombre important de logements inoccupés est socialement inacceptable de même que les pratiques de spéculation.
5. L’habitat n’est pas un bien marchand comme les autres
Le logement n’est pas un simple produit de consommation ou d’investissement mais un bien de première nécessité. Le mettre en location a un impact déterminant sur les personnes. Il constitue un droit fondamental comme «lieu de vie, d’épanouissement et d’émancipation des individus et des familles» (art 2 du Code Wallon de l'Habitation Durable).
6. Assurer la juste transition énergétique
La politique du logement doit intégrer comme priorité la rénovation et la construction d’un habitat qui garantisse une transition énergétique à la hauteur des enjeux environnementaux et qui permettent à tous les ménages d’y vivre dignement grâce à un accès en énergie suffisant.
7. Garantir le droit à la Ville
Il est fondamental d’intégrer les citoyens aux processus de construction de la ville dans son ensemble pour éviter l’appropriation par les catégories sociales les plus aisées et l’exclusion des plus faibles.
1. Le taux d’effort est évalué à 54% pour les revenus compris entre 500 et 900€ par mois, 43,7% des revenus compris entre 1000 et 2000€ (CEHD, Observatoire Wallon des Loyers 2018)
2. SWL, Chiffres clés 2018, p.2 (d’après CEHD, Les chiffres-clés du logement en Wallonie, 2016, p.25)
3. En 2018, la différence de loyer était en moyenne de 350€ pour celui.celle qui devait se loger sur le marché privé (source: CEHD, Observatoire Wallon des Loyers 2018 - SWL Chiffres clés 2018).