09. Lutter contre le sans-abrisme

Lutter contre le sans-abrisme

La situation du sans-abrisme et son évolution (augmentation, rajeunissement des publics, féminisation) nécessitent une réponse à la hauteur des enjeux. Actuellement, la question est essentiellement abordée du point de vue des dispositifs d’urgence.

Une approche en termes de prévention est également indispensable tant en matière d’expulsions [mesure 8] que pour toutes les causes de sans-abrisme. Il manque de solutions adaptées (dont le travail «en filière» ou la création de «passerelles») pour répondre aux difficultés de logement de toute personne sortant d’institution (de protection de la jeunesse, carcérale, hospitalière, de santé mentale...) victimes de violences conjugales, etc. La situation des personnes sans-papiers doit particulièrement attirer l’attention vu leur faible niveau de protection (accès limité à la santé, à l’emploi, au logement, à la mobilité). Le relogement des personnes obtenant des titres de séjour est particulièrement complexe (enjeux des Initiatives Locales d’Accueil et délais de relogement très courts).

Pour développer des mesures adaptées, le dénombrement et le suivi systématiques et continus sont indispensables (voir étude MEHOBEL) *. Cette problématique nécessite l’adoption d’une stratégie nationale, d’un positionnement régional et d’un véritable plan de lutte contre le sans-abrisme.

Les mesures à prendre impliquent notamment:

  • De développer des politiques inclusives par rapport à la mendicité, à l’occupation des espaces publics; de lutter à l’inverse contre la criminalisation;
  • De soutenir l’accueil, l’hébergement, l’accompagnement pour répondre aux besoins de première nécessité ;
  • De développer une approche orientée « Logement d‘Abord » (dont les projets spécifiques de Housing First): globalement, il est nécessaire de mettre la priorité sur les mesures de relogement au-delà des dispositifs spécifiques pour les publics les plus fragilisés.
  • De lever toutes les difficultés liées à l’inscription du domicile et à l’application de l’adresse de référence [mesure 11].
  • Ces mesures doivent nécessairement s’accompagner d’une augmentation massive de l’offre de logements adéquats et abordables [mesures 3,6 & 7].

Relevant aujourd’hui de la seule compétence de l’Action Sociale, l’enjeu du sans-abrisme devrait également être intégré pleinement à la politique du Logement.

* Etude Mesurer le sans-abrisme en Belgique"Measuring Homelessness in Belgium", HIVA - LUCAS KU Leuven, ULG, La Strada, 2018.